[OS] Prix d'excellence
Tout petit OS, en réponse à un vieux défi du Monde du Slash, sur le thème "Cérémonie". J'ai utilisé le fandom de Mozart L'Opéra Rock, avec pour persos Florent Mothe (le brun) et Mikelangelo Loconte (le blond), qui jouent respectivement Salieri et Mozart dans la comédie musicale. Bien sûr, ils ne m'appartiennent pas, tout est inventé, et je ne suis pas fan de ce truc.
Sur ce, enjoy! x)
Une grande banderole trônait au-dessus de l'estrade en bois installée dans la cour du vieux lycée. "Remise des Prix d'Excellence" qu'il y avait marqué dessus. Au pupitre, le proviseur était en train de terminer son discours devant un parterre de parents plus ou moins endormis sur leurs chaises.
-Et voilà donc pourquoi le lycée Jean-Baptiste Poquelin est fier de remettre à ses meilleurs élèves, toutes classes confondues, un prix d'excellence ainsi qu'un bon d'achat de vingt euros valable dans l'une des trois librairies à la sortie du lycée.
Tous applaudirent l'homme bedonnant, sanglé dans un costume noir, tandis que le proviseur adjoint, un homme plus grand, un peu plus sec, s'avançait pour appeler un par un les élèves. Et que deux autres hommes, assis vers le dixième rang, poussaient un bruyant soupir de soulagement.
-Putain, je croyais que ça n'allait jamais finir. Une heure à nous tenir la jambe sur les bienfaits du lycée et sur le rôle des parents, dit le premier, légèrement énervé.
-Chéri, calme-toi s'il te plaît, intima l'autre en lui posant une main sur la cuisse et en commençant à la caresser doucement.
-Et puis tout son truc sur la nécessité d'avoir une oreille féminine ET masculine à l'écoute, avec tous ses sous-entendus. Comme si on n'était pas capable d'élever notre gamine correctement. Elle est quand même dans le lot de ceux qui vont recevoir le prix d'excellence, nanméo!
-Mais oui, chéri. Et le principal ne disait pas cela spécialement pour nous, tu le sais. Il nous apprécie.
Sa main continuait de faire d'agréables allers-retours sur la cuisse de l'autre et cela ramollit un peu sa verve. Mais pas suffisamment pour retenir quelques mots amers.
-Tu veux dire qu'il se couche devant nous à chaque fois qu'on a eu l'occasion de le voir, tout ça parce qu'on a été connu, et qu'on a du fric. Tu parles qu'il nous apprécie, ouais!
Le ton était mauvais, et même un peu triste. Son compagnon voyait bien qu'il était blessé par l'attitude du proviseur à leur encontre, ainsi que par celle des autres. Ceux qui les croyaient incapables. Juste bon à se trémousser sur scène ou dans un lit.
Car la rancœur face aux critiques qu'ils avaient eu à essuyer restait tenace chez l'italien, même après les avoir tous fait taire en leur démontrant qu'ils avaient eu tort. Son amant, par contre, était passé par-dessus cela depuis longtemps: seule lui importait l'opinion de ses proches. Et ceux-ci avaient confiance en lui, en eux. Cela lui suffisait.
Alors accentuant ses caresses, remontant un peu plus vers l'aine, il lui promit la seule chose capable de calmer son italien de tout ce ressentiment.
-Eh chéri... On est tous seuls ce soir à la maison... Elle va à une fête...
Il frôla son entrejambe par-dessus son jeans avant de revenir sur la cuisse, résistant à l'envie de se pencher vers lui pour l'embrasser à pleine bouche. Les parents qui leur servaient de voisins fermeraient peut-être plus difficilement les yeux sur un baiser donné dans les règles de l'art que sur de simples caresses, même si celles-ci étaient loin d'être innocentes.
L'italien, à ce contact, sursauta et tourna vivement la tête vers son homme. D'un sourire, les yeux pétillants de bonheur et de désir, il accepta la proposition. Puis, jetant un coup d'œil à l'estrade, il murmura, la voix chargée d'envie.
-Ca va bientôt être à elle.
Les deux hommes, après un dernier regard prometteur sur la soirée à venir, se tournèrent vers l'estrade. Le proviseur adjoint s'avança une nouvelle fois vers le pupitre et prononça le nom d'un énième élève récompensé par le Prix d'Excellence.
-De Seconde Six, Mademoiselle Licia Loconte-Mothe.